Vert, plus vert, greenwashing : lorsqu’il s’agit de sauver le monde, aucun prix ne semble trop élevé et aucune stratégie ne semble trop absurde. Les entreprises et les génies du marketing font tout ce qu’ils peuvent pour nous montrer qu’ils sont à la pointe de l’éco-correction. Mais à quelle fréquence la peinture verte n’est-elle qu’une fine couche de peinture qui s’écaille après une inspection plus approfondie ?
Modes vertes
L'industrie de la mode, connue pour son amour de l'environnement et du développement durable, a enfin trouvé le moyen ultime de rendre la mode verte socialement acceptable : avec des t-shirts écologiques fabriqués à partir de sacs en plastique recyclés qui se transforment en compost en une semaine. Pour seulement 299 CHF par pièce, les clients peuvent désormais porter leur conscience écologique dans une qualité design - et le meilleur, c'est qu'au bout d'une semaine, vous n'avez plus à vous soucier de l'élimination !
Technologie verte
Le dernier gadget pour les passionnés de technologie soucieux de l’environnement est l’Eco Phone Charger. Il recharge votre téléphone en seulement 24 heures grâce à l'énergie solaire, même lorsque le ciel est nuageux ! L'appareil a la taille d'un réfrigérateur et ne coûte que 2000 francs. Mais qui veut économiser de l'argent pour sauver la planète ?
Aliments verts
L’industrie agroalimentaire a également découvert la main verte : les légumes biologiques et le chocolat équitable appartiennent au passé. Aujourd’hui, ce sont les fausses viandes produites dans des bioréacteurs solaires qui envahissent le marché. Pourquoi gaspiller des ressources quand on peut produire une viande savoureuse ? Si vous n’êtes pas encore prêt à donner une chance à ce tissu carné, vous pouvez recourir aux aliments « recyclés ». Ceux-ci sont fabriqués à partir d’aliments triés mais néanmoins comestibles et promettent une expérience gustative écologiquement correcte.
Énergie verte
L’entreprise énergétique « Green Future » a mis sur le marché une innovation révolutionnaire : un parc éolien qui fonctionne complètement sans vent ! Au lieu de dépendre du vent naturel, les éoliennes sont alimentées par d’énormes ventilateurs fonctionnant à l’électricité verte. De cette manière, la production d'énergie renouvelable peut enfin être rendue indépendante du temps et du climat, même si l'efficacité n'est pas aussi élevée que celle des parcs éoliens conventionnels.
Banque et assurance vertes
En matière de greenwashing, il ne faut bien sûr pas oublier les banques, les compagnies d’assurance, les entreprises publiques et les entreprises industrielles ! Ils ont réussi à peindre leurs pratiques commerciales dans une délicate nuance de vert en se vantant d'impressionnants rapports CRO (Corporate Responsibility Overload). Ces rapports sont si complets qu’ils pourraient presque être considérés comme leurs propres encyclopédies sur le développement durable ! Mais ne vous inquiétez pas... au lieu du papier d'imprimante blanc, ils utilisent désormais uniquement du papier recyclé – pour que votre conscience écologique reste claire.
L’ironie est que de nombreuses autres entreprises et particuliers ont depuis longtemps arrêté d’imprimer. Ils ont complètement digitalisé leur communication. Mais ne vous inquiétez pas, nos chères banques et compagnies d’assurance ont une solution à ce problème. Pour chaque feuille imprimée de papier recyclé, ils plantent un arbre qui stockera du CO₂ pour les décennies à venir. Ou du moins jusqu'à ce qu'il soit réduit pour produire davantage de papier recyclé. De cette manière, l’équilibre vert est maintenu et le greenwashing peut se poursuivre sans être perturbé.
Conclusion du greenwashing vert
Il semble que nous ayons enfin compris que le vert est le seul moyen d’assurer notre avenir. Et si cela signifie que nous devons fouiller dans les recoins les plus absurdes de la durabilité pour apaiser notre conscience écologique, qu’il en soit ainsi ! En fin de compte, il vaut mieux avoir un label vert sur nos produits et services que pas de label du tout.
Qui sait, peut-être que la prochaine grande nouveauté sera un vélo capable de filtrer ses propres émissions d’échappement et de les convertir en air frais. Ou un aspirateur qui tire son énergie de la poussière qu’il aspire. Les possibilités sont infinies !
L’essentiel est que nous ne devrions pas être aveuglés par les promesses vertes éblouissantes que nous font d’habiles stratèges marketing. Au lieu de cela, nous devons faire nos propres recherches, remettre les choses en question de manière critique et choisir consciemment des alternatives durables. Parce que si nous ne le faisons pas, nous pourrions nous retrouver dans un avenir où le greenwashing ne fera qu’obscurcir les problèmes environnementaux au lieu de les résoudre véritablement.
Greenwashing ou véritable durabilité ?
Alors surfons sur la vague verte, mais avec les yeux ouverts et une bonne dose de scepticisme. C’est la seule façon de faire la différence entre une véritable durabilité et un simple greenwashing. Et qui sait, peut-être découvrirons-nous quelques véritables perles vertes en chemin. Ceux qui rendent vraiment la planète un peu meilleure, comme Alphahirt.